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 Intrigues à Ombreforge

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Vilzink
Tribun déchaîné
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Vilzink


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MessageSujet: Intrigues à Ombreforge   Intrigues à Ombreforge EmptyLun 14 Mai - 4:02

Avant-propos :




Intrigues à Ombreforge

Chapitre 1 : Un gnome particulier


Citation :

     Gulrig marchait dans les sombres rues d'Ombreforge. Il devait, avec quelques autres sénateurs, accueillir un gnome, banni des territoires Barbe-de-Bronze. S'il ne savait pas exactement pour quelles raisons, il était décidé à se méfier de ce nouvel arrivant : ce gnome était un grand ami du gouvernement sombrefer, de part son positionnement contre les nains de Forgefer et sa farouche haine de ces derniers. Il venait ici en tant que sénateur, preuve supplémentaire de son copinage avec l'Empereur. On pouvait donc dire qu'il allait à cet accueil avec appréhension. En plus du gnome en lui-même, il appréhendait ses collègues sénateurs. En effet, les tentatives de Gulrig de bouleverser la politique d'Ombreforge en émettant une influence plus en faveur du métissage n'étaient pas passé inaperçues, et il espérait que la décision de le mettre dans cette délégation en compagnie de trois des sénateurs les plus fidèles de l'Empereur n'était pas un moyen pour ce dernier de tenter de l'intimider.

     Pendant ce temps, ses pas l'avaient mené sur la Grande Route des Sombrefers, et il remontait cette dernière, apercevant déjà l'imposant Bael'Gar devant la porte massive d'entrée dans la ville. Cette porte, peu utilisée à cause de sa taille, était cependant un passage obligé par les invités du gouvernement, plutôt que les nombreuses portes plus pratiques, accessibles par les nombreux tunnels sombrefers creusés dans la Gorge des Vents Brûlants, les Steppes Ardentes et dans les Terres Ingrates. Aux côtés de Bael'Gar, Gulrig distinguait déjà ses confrères : Delerg Sinistre-Airain, Hagard Noirmains et Polrod Barbenfeu. Trois sénateurs de professions, ne connaissant rien d'autre que la politique, si ce n'est la pyromancie chez Polrod. Se caressant la barbe et inspirant, Gulrig s'annonça par un tonitruant « Bonjour à vous ! », accentuant son accent Marteau-Hardi – qui avait presque disparu avec ses années passées à Ombreforge – en guise de provocation.
«  - Ah, Forgepoing. J'avais cru que vous vous étiez perdu en route, cherchant les collines, commença Sinistre-Airain.
- Attention, il va envoyer son griffon sur nous ! s'esclaffa Hagard, en se tapotant sa bedaine, grosse même pour un nain. »

       Soupirant bruyamment, Gulrig les dévisagea. Sinistre-Airain portait une chemise rouge et or, un pantalon de soie rouge et des bottes en cuir noires. Il portait également un diadème rouge avec une pierre d'or au centre, pour exhiber sa richesse. Noirmains portait des gants de soie blancs, afin de contraster avec son nom – Gulrig imaginait qu'il lui venait de son père, imaginant mal Hagard mettre les pieds dans une forge – une chemise et un pantalon noirs également, des souliers en tissu blancs et une cape à capuche rouge, fermée par un sautoir aux couleurs du clan Étoile-de-Fer, Hagard chérissant sa lointaine parenté maternelle avec ce clan. Enfin, Barbenfeu portait une robe rouge et noire, rappelant son statut de pyromancien, sa légendaire barbe-rousse et un joyau de feu flottant devant son front, afin de rappeler qu'il avait un grade respectable dans la cité. Si ses collègues avait sorti le grand jeu pour accueillir leur futur confrère, Gulrig en était resté à sa classique robe noire en tisse-mage, appréciée par les nobles sombrefers comme robe d'intérieur, et chapeau noir. Déglutissant bruyamment, Gulrig répondit lentement :
«  - Hm, je suppose que vous ne vous êtes toujours pas habitué à voir un métisse arpenter ces rues librement. J'avoue que je suis venu lentement afin de ne pas vous voir trop longtemps.
- Eh bien, si les mots sont libérés, tu ne verras pas d'inconvénient à ce que je te dise le fond de ma pensée te concernant ? s'exclama Barbenfeu sur un ton de défi.
- Bien sûr ! L'artisan mi-Marteau-Hardi nouvellement arrivé en ville provocateur qui n'aime pas votre empereur t'écoute, qu'as-tu à m'apprendre sur moi ?
 - Tu as oublié ''sale'', mais sinon tu résumes bien sa pensée, en effet, sourit Noirmains. Mais bon, on ne va pas s'écharper maintenant, si ? Notre ami gnome devrait arriver d'un instant à l'autre. »
Quelques secondes à peine après que le nain ait prononcé ces mots, les quatre sénateurs entendirent la sentinelle annoncer :
«  - Le Sénateur Trik Zappécrou arrive à la grande porte accompagné de son escorte ! Ouvrez la porte ! »

       À ces mots, Bael'Gar s'approcha lentement de la porte, la poussant de toutes ses forces. Lentement, les deux battants de la porte s'ouvrirent, révélant au gnome et à son escorte la vision de l'entrée d'Ombreforge, et aux nains celle d'un gnome en tenue très modeste en dépit de son statut, escorté d'un garde ragenclume, envoyé le chercher pour lui assurer un voyage sûr, et d'un gnome en armure sur un mécanotrotteur, lui servant également d'escorte et de transport de matériel. Gulrig ne put réprimer un sourire face aux mines plus ou moins déconfites des trois aristocrates. En effet, en lieu et place d'un gnome qu'on leur avait vendu comme occupant une place prestigieuse, arrogant et hautain, ils avaient devant eux un gnome avec une barbe blanche devenue grise à cause de la saleté, des habits blancs et verts d'ingénieur classiques, sales également, et des lunettes vertes. S'étirant, il s'écria d'une voix criarde mais néanmoins relativement grave :

     «  - Ah, ça fait du bien d'arriver ! Ça sent bon le souffre ici ! J'imagine que vous êtes les sénateurs dont on m'a dit qu'ils m'accueilleraient ! Je suis Trik Zappécrou, artificier, pyromancien et ex-codirecteur de l'Asile Zappécrou ! Et vous êtes ? »
Gulrig fut le premier à répondre, tant les trois autres étaient estomaqués par le comportement du gnome et ses commentaires, n'ayant toujours pas compris comment prendre le commentaire sur l'odeur de souffre : « - Gulrig Forgepoing, forgeron, implorateur élémentaire et sénateur de Castagnol à Forgefer, enchanté de faire votre connaissance. !
- De même. Et vous autres alors ? Z'êtes estomaqués par la légende gnome que vous avez devant vous ?
- Euh... Je m'appelle Delerg Sinistre-Airain, sénateur.
- Hagard Noirmains, de même.
- Polrod Barbenfeu, comme eux sauf que je suis aussi un pyromancien !
- Ah, bien ça ! Et à coté, vous faites quoi ?
- Comment ça, ''à côté'' ? demanda Noirmains
- Bah, vous vous appelez Noirmains, répondit Trik en ricanant, tout en remarquant que ses gants de soie ne devaient pas faire de grands outils de travail, vous devez bien savoir de quoi je parle. La politique doit pas vous prendre toute votre vie, vous êtes pas des fainéants de Barbe-de-Bronze quand même !
- Je suis pyromancien ! répéta Polrod.
- Oui oui, ça j'ai entendu, je demande pas comment vous vous battez, je demande ce que vous savez faire de vos dix doigts. J'imagine que vous faites pas partie des mages des garnisons d'Ombreforge, sinon vous auriez du mal à consigner politique, études de pyromancie et tours de garde !
- Je pense qu'il vaut mieux pour nos amis que cette conversation s'arrête-là, maître Zappécrou, fit Gulrig. Et si nous vous faisions visiter la ville et que nous vous menions à vos quartiers ?
- Gulrig, pas de ''maître Zappécrou'' entre artisans, voyons ! Appelez-moi Trik ! Même si ''maître'' est le titre minimal que l'on peut me décerner, bien sûr. On commence par où ? »
Gulrig regardait le gnome avec un grand sourire. Il allait peut-être mieux l'aimer que prévu, finalement.

       Alors que le garde ragenclume était retourné à la caserne pour être relevé de ses fonctions, le gnome suivait le groupe, portant les affaires de Trik. Cependant, il gardait le silence, comme s'il s'agissait d'un robot programmé pour une tâche précise. Alors que Sinistre-Airain, Noirmains et Barbenfeu gardaient un silence gêné, espérant ne pas avoir fait de faute grave au niveau diplomatique - cependant, ils étaient persuadés qu'il n'y avait là aucune faute, simplement un jugement étrange de la part du gnome -, Gulrig présentait la partie basse de la ville à Trik avec entrain, lui indiquant les différentes boutiques, quelles tavernes abritaient quels sentiments politiques, et lui faisant remarquer les différents styles d'architecture des maisons – les plus récentes étant de Fineous Sombrevire, et les plus anciennes de Franclorn Le Forgebusier. Ils passèrent la porte séparant la basse-ville de la Chambre de l'Artisanat, et ce fut ce moment que Barbenfeu choisit pour intervenir :

     «  - On ne passe pas par le Cercle de la Loi et par le Mitard ? Il s'agit pourtant d'une infrastructure importante d'Ombreforge, gambadeur !
- Pourquoi gambadeur ? intervint Trik
- Oh, il a simplement omis de vous dire qu'il était à demi Marteau-Hardi... Sûrement de peur de vous offenser ! expliqua Sinistre-Airain, connaissant la xénophobie du gnome pour tout ce qui n'était pas gnome ou sombrefer et tentant d'en jouer.
- Il a dit qu'il venait de Castagnol, je suis pas totalement inculte non plus, je sais ce que ça veut dire ! Vous me prenez pour un idiot ?
- Ce... Ce n'était pas mon intention de vous offenser, Trik...
- J'ai dit que Trik c'était pour les artisans. Pour toi ce sera ''Maître Zappécrou''. Bon, Gulrig, qu'est-ce que c'est le Cercle de la Loi et le Mitard, ça vaut le coup ?
- Oh, il s'agit des infrastructures où l'on juge et enferme les prisonniers. Selon moi il ne s'agit pas des lieux que l'on montre en priorité à un nouveau venu, mais vous connaissez le goût pour la violence des sombrefers...
- Hm, fit Trik, regardant dans le vide – ou plus exactement dans la lave depuis le bord du pont où ils s'étaient arrêtés et décalés pour libérer le passage, la voie étant fréquenté. Les sombrefers d'Ombreforge semblent différent des guerilleros que j'ai connu dans les collines de Dun Morogh ou du Loch Modan, ou des marchands que j'ai connu à l'Asile. J'aimais leur goût du travail manuel, leur refus de l'oisiveté, leur envie de liberté. J'arrive ici, et je vois des nantis ou des assoifés de violence... C'est vraiment comme ça ?
- Vous avez-vu le mauvais côté pour le moment, on va dire. Ombreforge regorge de sombrefers aimant l'artisanat, ayant soif de liberté, prêts à changer les choses. Il faut juste remuer les braises, dirons-nous.
À ces mots de Gulrig, les trois sénateurs aristocrates rigolèrent.
- Toujours aussi rêveur Gulrig ! lança Noirmains. Arrête de rêver, tes hybrides de Castagnol ne renverseront jamais Thaurissan, malgré tes belles paroles. Et il y a bien peu de nains à Ombreforge qui veulent voir tomber l'Empereur, il faudra t'y faire.
- On me disait aussi ça quand je disais à mon frère que les asiléens ne voulaient pas d'un rapprochement avec Forgefer et Gnomeregan, que l'essence de l'Asile c'était d'être indépendant, et gnome. Et au final, je suis un héros là-bas, maintenant.
- Mais vous y êtes un paria, Zappécrou, remarqua Barbenfeu.
- Un paria, oui. Mais si c'est le prix à payer pour que mon fils dirige l'Asile dont mon père rêvait et dont je rêve... C'est un prix dérisoire. Bon, et si on allait voir cet endroit dont vous n'avez jamais entendu parler ? La Chambre de l'Artisanat, c'est ça ?
Alors que Noirmains, Barbenfeu et Sinistre-Airain grommelaient et mirent quelques instants à reprendre la route, Gulrig et Trik avancèrent immédiatement.

       Le premier couloir abritaient de nombreuses échoppes, quelques ruelles dans lesquelles d'autres magasins étaient ouverts, des descentes près de la lave où des boutiques beaucoup plus rudimentaires, composées d'un simple tapis jeté sur le sol, et des montées, donnant accès à la ville haute par des ruelles sombres. Trik s'émerveillant déjà devant tant d'activité, Gulrig lui intima que le gros de la Chambre était les ateliers publics, installés le long de l'escalier menant à la ville haute. Trik releva d'ailleurs un point, qui ne l'avait pas réellement choqué avant ce moment-là :
«  - Je vois beaucoup d'élémentaires de feu se déplaçant librement dans la ville, il s'agit d'une coutume sombrefer ?
- Plus ou moins, expliqua Gulrig. Disons que la famille impériale a, durant la Guerre des Trois Marteaux, provoqué l'asservissement de tous les sombrefers par Ragnaros, le seigneur élémentaire du feu, et ceci est le témoignage de l'influence qu'ils exercent sur nous. D'ailleurs, regardez-bien. Nous arrivons à la salle de l'Enclume noire, que seuls quelques rares artisans peuvent utiliser. Elle est gardée par un lieutenant de Ragnaros, qui surveille attentivement tous les passants.
- J'ai entendu parler de cette enclume, qu'est-ce qu'elle a de plus que n'importe quelle enclume thermique ?
- Inculte, râla Noirmains, il s'agit d'un trésor pour les sombrefers au même titre que la Forge Noire ! N'importe quel ouvrage forgé sur cette enclume se voit infusé de pouvoir provenant des profondeurs de la terre, et il s'agit d'une des rares enclumes à pouvoir forger certains matériaux, comme l'élémentium !
- Merci de l'explication... Je présume... »

     Arrivé dans la salle de l'Enclume, Trik profita de la vue. L'Enclume, posée sur un piédestal lui même  entouré de colonnes de sombrefer soutenant un second toit participant à la magnificence de l’œuvre, était effectivement gardé par un grand élémentaire de feu, tournant autour de l'Enclume sur son piédestal. Trik prit soudain conscience de l'oppression qui devait peser sur les sombrefers, un élémentaire gardant un de leurs trésors et leur limitant l'accès à ce dernier, tout en dominant la foule de son regarde inquisiteur. C'était une autre chose que Trik n'avait pas pris en compte jusque-là, la plupart des citoyens s'écartant au passage des cinq sénateurs et du gnome en mécanotrotteur, mais les sombrefers étaient nombreux à s'affairaient dans la Chambre de l'Artisanat, allant et venant de la partie marchande à la partie productive. Cela lui réchauffa le cœur – à moins que cela venait de l'élémentaire de feu qui le dominait – tout en le lui pinçant, constatant en effet que les sombrefers étaient soumis aux élémentaires, ces derniers grognant des mots en kalimag pour que les nains s'écartent de leur chemin, et n'hésitait pas à lancer des flammes quand ce n'était pas fait assez vite à leur goût. Le couloir suivant la salle de l'Enclume abritait de chaque côté des ateliers modestes, extension de ceux de l'escalier afin de fournir des moyens de productions au plus grand nombre.

       Lorsque la troupe pénétra dans la seconde partie de la Chambre, Trik se rappela qu'il était dans une grotte en premier lieu. En effet, jusque-là, il avait l'impression d'être dans une ville comme Gnomeregan ou La Nouvelle-Gnomeregan, creusée dans la montagne mais s'efforçant de dissiper le sentiment d'être dans de la roche. Sauf qu'Ombreforge et les sombrefers étaient proche de la terre, et cela était montré dans cette zone de la ville : les ateliers étaient creusés directement dans la roche, les ponts de métal montés sur des piliers de pierres et les ateliers situés au-dessus de la lave étaient placés sur des piliers de pierre ou sur des prolongement des piliers sur lesquels le gros des pont était bâti. De nombreux nains s'affairaient dans des ateliers de tous types, que ce soit des forges pompant la lave que l'on voyait quelques mètres plus bas, des tables d'extractions pour les joailliers, des tables à fioles pour les alchimistes, des métiers à tisser pour les tailleurs, des blocs de pierre pour tanner, des ateliers d'ingénieurs et des tables d'architectes. Si la structure s'élevait sur une dizaine de mètre, ces dernières étaient situées dans les seules pièces fermées de la zone : les bureaux des architectes. Lorsqu'ils passèrent devant, Gulrig expliqua à Trik qu'il s'agissait d'une caste traité différemment du reste des artisans – à l'exception des enchanteurs et des calligraphes, qui travaillaient à domicile ou dans la Chambre des Enchantements, et des cuisiniers, qui travaillaient dans les différentes auberges et tavernes ou dans les cuisines des institutions – de part leur importance pour le développement de la ville et de l'empire sombrefer, les architectes étaient pour la plupart dénués des vices courants chez les sombrefers, excepté un, le chef architecte, Fineous Sombrevire, qui s'appropriaient les travaux de ses confrères. L'époque du Forgebusier, architecte sombrefer légendaire, étaient regrettés par beaucoup de nains de la profession.

     Après ces explications, les quatre nains et les deux gnomes arrivèrent dans la ville haute, sur un promontoire de quartier résidentiel donnant directement sur la Salle de l'Enclume Noire en contrebas. «  - Ah, voici la partie importante de la ville ! S'exclama Barbenfeu, sans même s'apercevoir du regard outré de Trik à ce moment-là. Vous vous trouvez ici au Domicile, un quartier résidentiel pour les sombrefers à qui la vie réussit. Non loin se situe la Banque Sombrefer, ainsi que la Voûte Noire, la salle du trésor sombrefer. »
S'approchant de la porte de la banque, Trik s’aperçut qu'il y avait bien peu de gnome à l'intérieur en comparaison de la partie basse de la ville. Il s'étonna aussi de l'absence d'élémentaires pour garder cet endroit, et que cette tâche était occupée par des nains.

       Dépassant les quartiers résidentiels, grandement gardés par des gardes ragenclumes, des élémentaires de feu et par des membres du marteau du crépuscule – chose qui étonna Trik avant qu'il comprenne que cela résultait également de l'oppression élémentaire – ces gardes surveillant étroitement les paysans, artisans et autres membres de la ville basse traversant le quartier, pour arriver au Sanctuaire de Thaurissan, une zone gardée principalement par des élémentaires de feu et par des sectateurs du crépuscule, et où la vigilance vis-à-vis des simples citoyens redoublait d'intensité. Barbenfeu expliqua qu'il s'agissait de la zone où les élementaires de feu et où les sectateurs habitaient, et où Thaurissan venait pour méditer ou questionner Ragnaros et son état-major. À ce moment là, constatant le regain de loquacité de son compère, Gulrig réalisa qu'il avait choisit un chemin passant par les gradins du Cercle de la Loi. En soupirant, il annonça à Trik :
«  - Et voici donc le Cercle de la Loi. Vous voyez ici ses gradins, et plus bas l'arène où sont mis les jugés. Si le Juge Supérieur Mornepierre les juge coupable, il lâchera une bête éxecutante dans l'arène. Si le condamné réussit à s'en débarrasser, il est gracié. On aurait pu passer par des ruelles latérales, mais maintenant qu'on est à côté, autant vous le montrer... Surtout que ces ruelles ne sont pas ce qu'il y a de plus sûr en matière de chemin.
- Ça vous en bouche un coin n'est-ce pas ? s'exclama Sinistre-Airain.  
- Un tel système de justice, c'est vrai que je n'ai pas les mots, commenta Trik.
- C'est la volonté de Ragnaros, affirma Noirmains en grignotant de la viande séchée qu'il venait d'acheter à une échoppe de l'arène.
- Oui, sûrement que le seigneur élémentaire du feu a de très bonne raison de vouloir que les nains soient tués par des bêtes dans une arène. Continuons, si vous le voulez bien, fit le gnome. »

     Ils passèrent alors par la garnison de l'Est, où les sentinelles ragenclume gardent le Verrou d'Ombreforge, servant à fermer la ville haute en cas d'invasion. Cette partie de la ville était purement militaire, et sa visite restreinte aux résidents de la ville haute, l'aristocratie sombrefer. Après avoir passé le chemin de ronde qui surplombait la grande route des Sombrefers, la troupe débarqua dans la Garnison Ouest, le gnome en mécanotrotteur étant descendu de sa monture, pour cause de taille. Cette seconde Garnison était celle qui s’occupait de la protection de la Ville Haute et était dirigé par l'un des généraux les plus fidèles à Thaurissan que comptait l'armée Sombrefer : Forgehargne. Barbenfeu, Noirmains et Sinistre-Airain parlèrent de lui en des termes élogieux, tandis que Gulrig fut beaucoup moins loquace à son sujet. Trik remarquait à de nombreux endroits, dans les deux garnisons ainsi qu'au Domicile et au Sanctuaire de Thaurissan des escaliers, donnant sans doute sur différents points de la ville basse, permettant ainsi aux gardes d'intervenir rapidement depuis la garnison, aux habitants de descendre dans les bas-quartiers et aux sectateurs du crépuscule de circuler dans la ville sans passer devant la foule. Le complexe de salle sur lequel débouchait la Garnison Ouest, lui aussi totalement militaire, permis à Trik de revoir certains de ses semblables. En effet, la Manufacture était la zone de construction des golems de sièges sombrefers, et de nombreux gnomes avaient rejoins les nains pour les construire. La visite de ces zones militaires semblait ennuyer profondément Trik, mais les trois sénateurs aristocrates mettait tellement de cœur à lui présentait chaque composante de l'armée sombrefer qu'il ne pouvait pas se résoudre à leur demander d'accélérer la visite.

     Il arrivèrent enfin sur un pont surplombant la rivière de lave, laissant voir les nombreuses habitations des gardes, dont l'accès par des portes au fond des Garnisons et de la Manufacture avait échappé à Trik. Ce pont était l'accès privilégié des gardes à la plus célèbre taverne d'Ombreforge : le Sinistre-Écluseur, véritable zone où le pouvoir impérial n'a aucun pouvoir, seuls le tavernier, le mage gnome lépreux Lanfiche Brouillecircuit, son golem videur Phalange et sa serveuse succube Nagmara y faisant la loi. Des portes au Sinistre Écluseur donnent directement sur des escaliers, permettant aux habitants de la ville basse d'accéder à la taverne sans devoir entrer dans les beaux-quartiers, étroitement surveillés par les gardes. Cependant, la taverne est souvent sujette à des descentes de ragenclume et d'élémentaires pour éviter que des agitateurs dirigent les nains saouls contres les honnêtes nains de la ville haute, expliqua Sinistre-Airain à Trik.

       Après s'être attardé à boire un verre de bière sombrefer et manger un morceau de sanglier de Brouillecircuit -''Un passage obligé de la visite d'Ombreforge'', selon Barbenfeu – le groupe passa par un second quartier résidentiel, celui des sénateurs. Une place dans ce quartier étant une grille au-dessus de la lave, entourée de rune, monument en l'honneur des élémentaires de feu. Les habitations des sénateurs étaient tout autour de la place, mais également sur le promontoire près de l'entrée du Sinistre Écluseur et dans les ruelles du quartier. Le groupe s'arrêta devant le logement assigné de Trik, dans lequel le gnome au mécanotrotteur déposa les affaires de l'exilé avant de prononcer ses premiers mots du trajet :
« - Eh bien, je vous souhaite un bon séjour ici, monsieur. Votre fils me fait dire que si vous avez besoin de n'importe quoi, ou s'il y avait un problème ici... Il est prêt à vous aider, ou à vous accueillir à l'Asile quitte à entacher définitivement les relations entre l'Asile et Forgefer et Gnomeregan.
- Je sais, je sais. Transmettez lui mes remerciements... Et de toute façon nous pourrons parler occasionnellement avec nos transpondeurs gnomes. Merci pour tout, et au revoir.
- Bon, maintenant que vous êtes installé, il faut aller au siège impérial. Vous devez être intronisé par l'empereur devant le sénat, fit Sinistre-Airain, visiblement pressé.
- Après, si vous ne voulez pas ce n'est pas si grave, fit Barbenfeu. Il trouvera bien un moment... Cependant ça peut vous priver de pouvoir pendant quelques temps.
- Allons-y. Finissons cette visite des principaux quartiers de la ville, décida Trik. »

     Après le quartier résidentiel des sénateurs se trouvait la Chambre des Enchantements. A l'instar de la Chambre de l'Artisanat, il s'agissait d'un quartier alliant un espace marchand, où les calligraphes et les enchanteurs vendaient leurs ouvrages sous forme de parchemins et de livres, et un espace d'artisanat, où ces mêmes créateurs œuvraient à créer leur production. Gardée par des Golems de guerre, cette chambre fut visitée dans son intégralité par Trik, aussi bien la partie haute, où les forgerons des arcanes – des artisans sombrefer spécialisés dans l'enchantement directement sur les objets, sans passer par des parchemins – travaillaient, que la partie basse, où il remarqua plusieurs vendeurs qui tentaient de vendre des parchemins recouvert de poudre luminescente comme des parchemins enchantés. Ainsi, si ces deux arts étaient considérés comme plus noble par les sombrefers,d 'où la position de cette chambre dans la ville haute, les marchands n'étaient pas forcément plus honnêtes. En observant bien les forgerons des arcanes, Trik remarqua qu'ils avaient pour beaucoup l'air d'être d'une classe beaucoup plus modeste que les sénateurs qui habitaient à côté. Il remarqua également plusieurs escaliers, qui descendaient dans la Chambre de l'Artisanat, rassemblant ainsi les deux chambres d'artisanat.

     Voyant que les aristocrates s'impatientaient, Trik décida de s'attarder un peu sur les étals, avant de rejoindre effectivement les sénateurs pour la suite de la visite. Ils évitèrent la Tombe des Invocateurs, lieu hautement symbolique où se situaient les tombes des sept sorciers ayant aidé à l'invocation de Ragnaros, en passant par des ruelles la contournant des deux côtés depuis la Chambre des Invocateurs. Ils débouchèrent sur une partie totalement rocheuse, qui était, Gulrig l'expliqua à Trik, l'entrée du Cœur du Magma, lieu interdit au Sombrefer où Ragnaros reposait. Au bout d'un petit pont auxiliaire se trouvait la Forge Noire, elle aussi gardée par un élémentaire de feu, ce qui expliquait les facilité d'accès à cet endroit depuis la Chambre de l'Artisanat. Si l'Enclume Noire permettait de plier plus facilement l'élémentium, la Forge Noire, abreuvée par la lave du Cœur du Magma est la seule forge d'Azeroth permettant de fondre ce minerai, ainsi qu'un autre, le sombrefer. Trik appréciait ces informations, mais les trois autres sénateurs fustigeaient Gulrig de s'attarder autant.

       Ils pénétrèrent alors dans le Lycéum, grande pièce servant à rappeler la puissance sombrefer à celui qui venait se prononcer devant le Sénat ou l'Empereur. Les réservistes de cette zone servait également de dernier rempart aux sénateurs et à l'Empereur en cas d'attaque sur la ville, une remarque de Noirmains qui fit grimacer Trik. Traversant les deux grandes portes, les cinq sénateurs se trouvèrent dans le Hall de Fer, une zone d'exposition. En effet, plusieurs statues de héros et héroïnes sombrefers ornaient le couloir que formait le hall, et derrière les golems de guerre lance-flamme servant de protection finale face aux envahisseurs se trouvaient des portes menant aux espaces de travail des excavateurs sombrefers, penchant sombrefer de la Ligue des Explorateurs. Si Gulrig semblait émerveillé de cette zone, Trik ne put réellement partager son enthousiasme, stressé qu'il était de rencontrer l'Empereur des sombrefers. Passant devant Magmus, le véritable dernier rempart avant le siège impérial servant également à filtrer les entrées, ils pénétrèrent enfin dans le siège impérial. L'Empereur Dagran Thaurissan était assis sur son trône, sa grande prêtresse servant de témoin des décisions du Sénat à ses côtés. Il prit alors la parole :

     «  - Ah, voici nos sénateurs. Gulrig Forgepoing, Hagard Noirmains, Polrod Barbenfeu et Delerg Sinistre-Airain. Ils formaient la délégation sombrefer censé accueillir le futur sénateur et ambassadeur de l'Asile Zappécrou, Trik Zappécrou. Messieurs nains, veuillez regagnez vos places dans le Sénat. Maître Trik Zappécrou. Exilé de l'Asile Zappécrou après des négociations entre cette dite-instance et Forgefer et Gnomeregan pour menace envers les représentants des deux villes sus-dites et actes de violence à leur encontre - j'ai ouïe dire que vous avez simplement brûlé des contrats, mais passons -  vous êtes aujourd'hui accueilli, logé et nourri par le gouvernement sombrefer en tant qu'ambassadeur de l'Asile Zappécrou et sénateur au Sénat d'Ombreforge représentant celui-ci pour deux raisons. Premièrement, vous avez fait une demande d'asile après votre exil. Deuxièmement vous avez maintes fois, par le passé, prouvé votre bonne volonté envers Ombreforge. Je vous intronise donc sénateur du Sénat d'Ombreforge, acceptez-vous ?
- Ou...Oui j'accepte, dit difficilement Trik, la bouche sèche.
- Bien. Allez-vous asseoir dans le sénat, la séance va commencer. »

     Trik se faufila sous les applaudissements et s'assit à côté de Gulrig, lui demandant en chuchotant :
«  - C'est toujours aussi solennel et stressant d'habitude ?
- Toujours. Suivez la séance, vous aurez du mal à comprendre si vous loupez ne serais-ce qu'un mot. »
Après plusieurs heures de séance au Sénat, Trik et Gulrig restèrent sur leur place alors que la salle se vidait, discutant.
«  - Toutes ces discussions de lois sur l'économie, les armées, les mouvements de troupes, je trouve ça fastidieux, c'est normal ?
- Tu n'as pas encore pris connaissance du contexte, des enjeux, et des manières de faire ici. C'est normal donc, mais je suis prêt à parier que dans quelques semaines tu trouveras tout cela passionnant !
- Et sinon, c'est toujours aussi monotone et ennuyeux les interventions ?
- Ça dépend... Quand c'est moi ou un autre sénateur de l'opposition qui prenons la parole, c'est tout de suite plus mouvementé.
- Il y a d'autres sénateurs de l'opposition ?
- Pas énormément... Étant donné que Thaurissan a une grande influence sur la destitution des sénateurs, ceux de l'opposition ne peuvent généralement être que ceux qui sont lié à une zone géographique ET à une instance politique tierce, étant donné que dans ce cas là ce sont les membres de cette instance qui décide de qui les représente, et Thaurissan n'a pas de droit de révocation sur ces sénateurs – notre statut, en gros. Mais il ne peut pas révoquer trop de fois le sénateur élu d'une même zone géographique sans s'exposer à des conséquences matérielles. Ainsi, une des sénateurs et sénatrices de la Chambre de l'Artisanat – celui du quartier résidentiel voisin, habité par des familles modestes voire pauvres, celui de la Confrérie du Thorium – nommé après de longues négociations entre la Confrérie et le gouvernement, ce dernier ne voyant pas d'un bon oeil qu'un conglomérat marchand ne faisant pas partie du clan ait un pied dans le Sénat, malgré leur appartenance au lignage sombrefer - et celui de la Forteresse d'Angor dans les Terres Ingrates, qui est également lieutenant là-bas, sont des alliés politiques. Cette forteresse est un véritable nid à rebelles d'ailleurs, selon lui. D'ailleurs, nous nous réunissons ce soir chez moi, si tu veux les rencontrer.
- Chez toi ? Pourquoi pas... Ce n'est pas comme si j'avais quelque chose à faire ce soir ! »

À suivre...


Dernière édition par Vilzink le Lun 29 Juil - 0:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Intrigues à Ombreforge   Intrigues à Ombreforge EmptyJeu 2 Aoû - 3:20

Citation :

Les deux compères arrivèrent chez Gulrig, une maison traditionnelle naine, bien que d'architecture Forgebusienne, située dans le quartier résidentiel des sénateurs. Avant que les trois autres sénateurs arrivent, le sénateur de Castagnol présenta à Trik un dîner constitué de bière brune naine, de rôti de bélier et de tarte aux cerises. Pendant que les deux sénateurs partageaient ce repas, le gnome s'étonna de la présence de ces mets dans les placards du nain. Gulrig lui répondit alors :
« - Oh, j'avais prévu ça pour moi seulement, de base. Mais mon salaire de sénateur me permettra d'en racheter, ne t'en fait pas.
- Je ne parlais pas tant de la taille, mais principalement de la provenance...
- Oh, ça ! Au marché de la chambre de l'artisanat, on vend souvent des produits venant du Loch Modan ou de Dun Morogh, les trappeurs sombrefers s'aventurent aussi dans ces régions.
- Mouih, j'avais cru comprendre ça. C'est le premier contact que l'on ait eu avec un sombrefer à l'Asile, d'ailleurs.
- Ah oui ? Comment cela s'est passé ?
- Oh, une des patrouilles de mon père a caché un de ces trappeurs à une patrouille de Thelsamar. De fil en aiguille, j'ai fini par trouver refuge ici. »

Alors que la discussion entre les deux hommes prenaient forme autour des causes ayant amené Trik à être en relation constante avec Ombreforge sans jamais y être allé, le premier sénateur arriva dans l'espace de la maison de Gulrig. Habillé en armure de guerre sombrefer, faite avec du sombrefer et décorée de peinture rouge, le nain à la barbe rousse et au regard de feu arriva dans la pièce, et lança à la volée :
« - Bonsoir Gulrig ! Oh, mais c'est ce gnome qui est arrivé aujourd'hui ! Tu l'as invité à se joindre à nous ?
- Oui, en effet ! Lui aussi trouve que la surprésence des élémentaires de feu en ville est une mauvaise chose !
- Euh, je dois avouer que je ne me suis pas encore forgé d'opinion à ce sujet, répondit le gnome en question. Mais il est vrai que je trouve cela assez oppressant.
- C'est précisément cela, qui est une mauvaise chose. L'oppression que les élémentaires de feu exercent sur les nains. Mais je ne me suis pas présenté, Trik Zappécrou. Mon nom est Morgred Martelroc, sénateur et lieutenant de la Forteresse d'Angor, dans les Terres Ingrates.
- Enchanté mais... Comment connaissez-vous mon nom ? Suis-je bête, la présentation au Sénat, bien évidemment.
- En effet ! Les autres ne sont pas arrivés, Gulrig ? Flammerius sera-t-il des nôtres ce soir ?
- Non, tu es seul. Et il n'est pas prévu qu'il vienne, non.
- Qui est Flammerius ?
- Un élémentaire de feu faisant sécession de Ragnaros, Trik. Il est de notre côté aussi, car il veut que les élémentaires se libèrent eux-mêmes de l'oppression de Ragnaros.  Il existe d'ailleurs un véritable courant naissant chez les élémentaires de feu, de ce que j'ai compris, qu'il mène. Tout cela a pu voir le jour grâce à Gulrig, sans sa proximité avec les éléments, Flammerius n'aurait sûrement jamais pris le temps de l'écouter.
- Eh bien, vous avez déjà un mouvement qui se met en place en fait.
- Pas tant que cela, il nous faut déclencher une véritable étincelle populaire au sein d'Ombreforge, avant tout. Et montrer que nous sommes sérieux aux yeux et du Sénat, et de la population, fit une nouvelle arrivante en tenue de cuir grise avec de nombreuses tâches, des lunettes d'ingénieure sur le front et deux marteaux pendants à sa ceinture.
- Oh, Soviane, toujours les mêmes refrains... J'ai des nains de prêt, je t'ai déjà dit, et les quartiers populaires sont prêts à se soulever.
- Je vis dans les quartiers populaires, Morgred. Et je vois bien qu'une grande masse de la population est résignée, soumise, et ne pense pas à se révolter. Même ceux et celles qui m'élisent le font principalement parce qu'ils me côtoient au quotidien, et non pas pour ce que je défends. »

Pendant que les deux sombrefers parlaient, Gulrig présenta la sénatrice à Trik en aparté sous ces termes « Soviane Fercœur, sénatrice de la Chambre d'Artisanat, ingénieure et forgeronne de profession, qui veut mettre fin à l'aristocratie impériale et sénatoriale encouragée par les élémentaires de feu, et à l'exploitation des sombrefers par les élémentaires de feu dans l'armée et dans les mines ». Durant le temps de l'explication, la sombrefer s'était accoudée à la table à laquelle Trik et Gulrig avaient mangé, tandis que Morgred s'était assis sur un fauteuil devant la cheminée, elle même à la droite de la table, et regardait Trik avant de lui demander :
« -Trik Zappécrou donc... Toi aussi t'trouves qu'y a quelque chose de pourri dans la ville d'Ombreforge ?
- Je.. Je ne sais pas, Soviane. Je ne suis pas ici depuis assez longtemps. Mais les aristocrates me semblent quand même détachés de la réalité du peuple, et exercent la politique comme une activité à plein temps.
- Hm, j'vois que ce bon vieux Gulrig t'as bien briefé sur moi. Mais vu ta tenue, j'pense pas que tu tentes simplement d'me plaire. J'pense que d'là où tu viens, tu t'préoccupais réellement d'ton peuple.
- Excusez ses manières et son langage, Soviane aime être brute de forme quand elle n'essaye pas de rallier les gens inutilement.
- J'reste sur ma position, Morg'. J'pense réellement qu'une insurrection à l'heure actuelle s'rait suicidaire. Même avec tes hommes, on arriv'rait à rien. Les Ragenclume et les élémentaires de feu sont bien trop préparés, dangereux et acquis à l'ordre politique existant.
- Eh, tu parles à un ancien Ragenclume quand même !
- Et à ton avis, pourquoi ils t'ont exilé à Angor, sous les ordres d'un élémentaire de feu totalement acquis à Ragnaros, Infernus ? Parce que t'étais ostensiblement contre Thaurissan et Ragnaros et que, qui plus est, t'es issu d'une branche impériale en disgrâce !
- Si on pouvait éviter de reparler de cette histoire...
- Quelle histoire ? Fit trik, interpellé.
- Morgred, avant de devenir sénateur, était membre de la garnison de Forgehargne. Il était même le second de Argelmach, auquel il a réussi à voler quelques secrets, notamment sur la manière de faire d'un golem de fer une extension de son propre esprit. Cependant, étant donné qu'il était contre l'Empereur et ses méthodes, il fut éloigné par Forgehargne et Argelmach, les Ragenclume devant tous être des fanatiques serviteurs de l'empereur. Il aurait donc pu être en première ligne, mais il a juste réussi à devenir, tel Argelmach, un seigneur golem... Sans golem à l'heure actuelle, ceci dit.
- Et pour l'histoire de la branche impériale en disgrâce ?
- Oh, ça ! En fait, au cœur de l'histoire sombrefer, il fut un thaurissan n'ayant pas d'héritier direct. Ainsi, une famille d'opportuniste, les Martelroc, se sont imposés comme les nouveaux empereurs. Il n'ont eu que quelques empereurs avant de se faire destituer par une autre branche de la famille Thaurissan, issu du frère du précédent empereur. Si nous n'avons pas de réelles informations sur cette époque, les Thaurissan ayant presque tout fait pour effacer cette période des archives. Cependant, une impératrice de cette famille, l'Impératrice Zoé, est restée célèbre dans les légendes pour ses nombreux bijoux et sa volontée de récupérer des œufs de dragons – volonté ayant causé la mort de nombreux nains, selon la légende. Il s'agit d'informations issues d'un compte populaire sur la dangerosité de l'avidité et du pouvoir, mais nous sommes persuadés qu'elles sont vraies depuis que des membres des excavateurs sombrefers ont découvert les bijoux de cette Impératrice, ainsi que des tablettes racontant une histoire similaire au conte, et indiquant son nom : Martelroc. Lors de cette découverte, elle fut révélée au grand jour par les aristocrates, ces derniers pensant cette famille disparue et le personnage de Zoé assez grotesque pour que personne ne regrette cette époque.
- Et lorsque mon nom est ressorti en tant que perturbateur quand Forgehargne et Argelmach l'ont fait remonter, cela a joué dans mon exil. Hélas.
- Et vous ne gagnez rien de cette relation j'imagine ?
- Rien de rien... À part un anneau, qu'un excavateur étant de notre côté m'a redonné car il avait très peu de valeur marchande ou historique, répondit Morgred en montrant un anneau en sombrefer orné d'un joyau rouge qu'il portait à l'index droit. »

Alors que les quatres convives s'étaient installé autour de la cheminée, assis aussi bien sur les fauteuils de Gulrig que sur les chaises de la table du dîner, et autour d'un bidon de bourbon des terres ingrates amené par Morgred, le dernier arrivant entra enfin dans la maison.
«  - Bonsoir ! Excusez-moi de mon retard, j'avais des affaires de la Confrérie à traiter !
- Toujours aussi corporatiste à ce que je vois, Arlag ! s'exclama Morgred.
Le sombrefer en robe noire avec une capuche de même couleur qui s’avançait vers le groupe répondit alors, sur un ton amusé :
- Bah ! On ne peut pas tous gagner sa vie en étant assis sur une chaise dans une forteresse ! Certains travaillent dur, d'autres font du commerce durement !
- Bien dit Arlag ! On était en train d'expliquer nos différentes stratégies politiques et nos actes passés à Trik, tu nous r'joins ?
- Trik ? Qui est-ce ?
- C'est vrai que tu n'étais pas là à la séance d'aujourd'hui ! fit Gulrig. Trik Zappécrou. Il s'agit du gnome que j'étais censé accueillir, il m'a fait bonne impression, donc je l'ai invité.
- Ah, vous aussi vous avez ressenti un malaise ambiant dans Ombreforge, sans réussir à mettre le doigt sur ce que c'était ?
- Exactement ! répondit Trik.
- Hm, c'est quelque chose que seuls ceux qui n'ont pas passé toute leur vie en territoire acquis à l'Empereur peuvent comprendre. Comme vous, moi, et Gulrig finalement. Mais je ne me suis pas présenté, je m'appelle Arlag Noir-Marché, sénateur de la Confrérie du Thorium et membre d'une longue lignée de marchand, d'où mon nom de famille.
- Vous faîtes partie... D'un marché noir ?
- Eh bien, disons que les ventes de la Confrérie se font aussi bien en terre impérial qu'en terre étrangère, mais son dépourvues de tout contrôle, impérial ou autre. Nous sommes également une lignée de démonistes, ceci dit. Mon rôle dans ce réseau est d'assurer le soutien de la Confrérie aux rebelles, car l'aristocratie marchande et sénatoriale et les élémentaires de feu ne nous arrange pas du tout dans nos affaires – et cette situation désastreuse dans laquelle est le peuple sombrefer doit être arrangée.
- D'ailleurs Arl', la Confrérie compte-t-elle participait physiquement à un insurrection ?
- Hm, le sujet n'a jamais été abordé, mais j'imagine que les membres de la Confrérie présent à Ombreforge se joindront à nous, oui.
- J'ai b'soin d'plus que des prédictions ou des imaginations, Arl'. On en a tous b'soin.
- Je sais Soviane, je sais... Mais je ne peux pas être plus précis à l'heure actuelle.
- Et sinon, en quoi consistait ta réunion aujourd'hui ? Pour te faire louper la séance de l'après-midi ? demanda Gulrig.
- Eh bien, il s'agissait d'une mise en commun de toutes les informations que nous avons pu trouver dans nos différentes zones d'influence – c'est à dire ici, et dans les comptoirs gobelins, en réalité. Rien qui ne puisse vous être utile, donc. Sinon Trik, comment s'est passé votre visite de la ville, à vous ?
- Oh, heureusement qu'il y avait Gulrig. Les trois autres sénateurs étaient... Ennuyant, méprisant et le cliché que je me faisais de l'aristocratie sombrefer. N'ayant eu jusqu'ici des contacts directs qu'avec des sombrefers trappeurs ou des marchands, j'en avais entendu de belles sur certains sénateurs bien fainéant, mais je ne pensais pas que ce serait si bien retranscrit dans la réalité !
- Qui étaient ces sénateurs ? s'enquit Morgred.
- Des sénateurs de profession, fit Gulrig. Delerg Sinistre-Airain, Hagard Noirmains et Polrod Barbenfeu.
- Eux ? répondit dédaigneusement Soviane. C'est à s'demander s'ils savent à quoi r'ssemblent un lingot de sombrefer. J'suis sûr qu'ils ont voulu vous montrer en priorité l'cercle de la loi, ce lieu de boucherie où les aristocrates adorent v'nir mater des pauv' gens s'faire démembrer. C'est des grands amis d'Harrold Mornepierre, l'juge supérieur du vieux Thaurissan.
- Ça n'a pas manqué, en effet. En plus de vouloir nous faire côtoyer d'immondes trolls et taurens du Marteau du Crépuscule, on a dû passer par les couloirs des gradins du cercle. J'ai vu une sorte de lézard-tonnerre démembrer un nain barbe de bronze, du coin de l’œil. Même si je ne les aime pas, ça ne me fait guère plaisir de voir présenter comme un spectacle leur démembrement.
- Après, commença prudemment Morgred, ces éxecutions font partie de la société sombrefer. Même parmi ceux qui aspirent à un changement des choses, il y en a qui les aiment. C'est une chose de changer la main qui donne le pain et les jeux au peuple. C'est autre chose de supprimer les jeux du peuple.
- J'te rappelle qu'on veut pas juste remplacer la main qui donne le pain et les jeux. On veut surtout plus avoir b'soin d'donner du pain et des jeux au peuple. Le peuple sombrefer doit être un acteur principal de la politique d'Ombreforge, pas la subir. Et surtout, on peut pas cautionner des méthodes de mise à mort aussi brutales et spectaculaire. Si jamais on doit changer la politique sombrefer, faut pas tomber dans l'piège de d'venir c'qu'on détestait. Et si j'ppeut donner mon avis, jamais, entends bien, jamais j'laisserai le cercle de la loi fonctionner. D'toutes façons, faudra aussi qu'on arrête cette politique inutilement agressive envers les Marteaux-Hardis et les Barbe-de-Bronze.
- Complètement d'accord, lâcha Gulrig entre deux bouchés d'un fromage nouvellement posé sur la table. Faudra qu'on arrête avec les délires d'hégémonie de Dagran Thaurissan. Le seul moyen pour les nains de s'en sortir, c'est une union des clans.
- Comme à l'époque de Courbenclume ? osa Trik.
- Mon pauvre gars... fit Arlag. Le lance pas là-dessus, il pourrait te faire un discours pendant des heures sur son futur rêvé pour les nains. Enfin, c'est très intéressant. La première fois. Moi, je me ressers une chope de bourbon.
- Oh, je vais peut-être pas gêner nos amis... A moins que ça t'intéresse Trik ?
- Beaucoup, fit le gnome. Je ne vois pas en quoi de fiers sombrefers comme vous voudraient s'acoquiner avec des Barbe-de-Bronze ou des Marteaux-Hardis.
- Hm, c'est justement cette mentalité là, commune à beaucoup de sombrefers, le problème. Beaucoup ne voit pas l'intérêt de s'associer aux autres clans. Après tout, nous sommes les grands, les glorieux, les fiers sombrefers.

À ces mots, Gulrig soupira longuement, repris une gorgée de bourbon et regarda dans le vide.
- Vois-tu Gulrig, cette croyance est stupide. Parce que nous croyons que notre clan, déjà basé sur une structure hégémonique, a cru pouvoir vaincre les deux autres, il y a deux siècles. Résultat, nous vivons sous l'oppression constante des élémentaires de feu. Nous pouvons régler ce problème seul. J'en suis persuadé. Ce sera dur, bien sûr. Vu qu'il ne faudra pas vaincre que les élémentaires, il faudra aussi vaincre l'Empereur et tous ses fidèles, qui se soumettent bien volontiers aux élémentaires de part le statut que cette situation leur offre. Seulement, nous réussirons à le faire. Mais après ? Après, les Barbe-de-Bronze et les Marteaux-Hardis nous verrons comme un nouveau gouvernement prenant la place de l'ancien, toujours sombrefer, toujours à Ombreforge. Et si jamais une menace venait à nous frapper, nous serions seuls. C'est pour ça qu'il faut travailler avec les Barbe-de-Bronze et les Marteaux-Hardis, car les nains ne sont jamais aussi fort que lorsqu'ils sont unis. Les Sombrefers, tout comme les Barbe-de-Bronze ou les Marteaux-Hardis, ne survivraient pas seuls s'ils étaient confrontés à une menace de grande ampleur. Tout comme ils n'ont pas survécu face aux élémentaires. Nous devons trouver des alliés. Et qui mieux que nos semblables ? Ce seront des alliés plus fiables que les élémentaires. Et leur amener la tête de Thaurissan et Sulfuras sur un plateau serait une grande preuve de notre bonne foi.
Soviane et Arlag grimacèrent à cette évocation macabre, mais Gulrig n'en prit pas compte et continua.
- Ainsi, j'aspire à un gouvernement centré autour d'un Sénat global, réunissant Marteaux-Hardis, Barbe-de-Bronze, Sombrefers et Clans Indépendants – tous ceux n'ayant pas succombé à l'hégémonie d'un des trois grands clans. Ou du moins, une coordination des quatre sénats existants, pour une coordination naine globale, et des représentants siégeant en conseil, pour représenter les nains auprès des autres peuples. Le principal danger, dans lequel tombent souvent les gouvernements nains, c'est l'hégémonie. Après tout, les trois grands clans se sont formé sur l'hégémonie d'une famille. Chez les Sombrefers, la famille Thaurissan a rallié à elle les clans Ragenclume, Oeil-Brûlabt, Étoile-de-Fer, Fontepoing, Forgehargne, Ombreforge. Chez les Marteaux-Hardis, la famille éponyme a dominé les clans Doyle, Dunwald, Barbe-en-feu, Moore, Mullan, McDuff, Tonnemar. Chez les Barbe-de-Bronze, ces derniers ont pri le pouvoir sur les Foudrepique et les restes du clan Courbenclume. Et encore, c'est sans compter sur les clans mineurs dont on a même pas retenu les noms. Et donc, au moins pour sauvegarder ces trois clans là, leur culture et leurs spécificités, ainsi que tous les clans encore indépendants, on ne doit pas tomber dans l'hégémonie. Ce sera un travail de longue haleine, mais je suis persuadé qu'un jour, un  nain sombrefer, un nain de Khaztagnol, et un nain Barbe-de-Bronze pourront être accueilli à Nid-de-l'Aigle sans problème. Et nous aurons un rôle à jouer dans tout cela.
- Et tout commence par la destitution de Dagran Thaurissan et de Ragnaros, récitèrent en cœur les trois autres sénateurs.
- Arrêtez de vous moquer de moi voyons ! fit Gulrig, amusé. Je suis peut-être le nain avec la plus grande visée politique ici !
- P't'e't parce que t'es le seul qui oublie si vite qu'il va nous falloir un peu plus de monde qu'ça pour arriver à destituer ces deux là. Et que ton doux rêve va être semé d'embûches. Un parcours d'obstacle incroyable. J'me contenterai d'administrer Ombreforge, s'tu veux bien. Ce sera d'jà bien assez compliqué comme ça.
- Tu m'étonnes, souffla Arlag. L'administration de la Confrérie est tellement compliquée... Je suis bien heureux de n'être qu'un intermédiaire et un marchand.
- Oh, vous savez, l'administration de l'Asile est horrible. Tenez, j'ai quelques anecdotes, de lorsque j'aidais mon père et lorsque je co-administrais avec mon frère...

La soirée se continua sur les anecdotes de Trik, intégré à la bande de rebelles, et la politique déserta les esprits, remplacée par l'alcool.

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